Salut,
Je pense souvent à toi, ça date de longtemps notre relation quand même, non?
Nous en avons eu des chicanes toi et moi dans les années 80, on a flirté avec l'imbécilité, l'hystérie, nous nous sommes querellés dans l'indignité dans de nombreux débordements. Une année à Pâques, ça dégénéré beaucoup, tu le sais, tu te souviens, tout le monde se souvient.
Notre relation n'a plus jamais été la même, on se taquinait avec sympathie mais après ce Vendredi de 84, nous savions que nous venions d'ériger un mur. Nous avons cultivé notre méprit mutuel jusqu'à l'apogée de 1993, quand vous avez gagné avec un gardien de chez nous.
Comprends-moi bien, que vous annuliez des buts grâce à Kerry Fraser ne passait déjà pas mais je me dis que c'était le retour du balencier pour le but de Dale Hunter, cependant, utiliser casseau pour nous casser cette saison-là aura mis une pierre tombale sur notre amitié.
Le jour où vous avez remporté la coupe Stanley, je ne le pardonnerai jamais, d'ailleurs, tu ne devrais pas faire ton fanfarron toi non plus, ton club ne va pas mieux depuis ce jour maudit. Nous sommes peut-être parti pour Denver mais vous avez directement descendu aux enfers par la suite.
Je regardais Sakic gagner au Colorado, toi tu voyais Patrick, les deux la rage au coeur, chacun de notre côté, vous avez vécu le calvaire Koivu, nous avons sombré dans l'oubli.
Puis un jour, le dirigeant frisé, accompagné de plein de gars en cravate ont décidé qu'ils nous amenaient une place pour recommencer à s'haïr, la guerre froide avait assez durée. Il serait impensable de croire que se chicaner nous manque mais après réflexion, c'est plus excitant que de déperir dans une abysse, regardant l'Avalanche flotter.
Tu en as eu du jus pour me faire arrêter de croire, tu as eu deux conseils de villes naïfs, un politicien, le fils de Louis-Marie de Belleval et d'Yvette Desgagnés, tu as eu Québec Solidaire, tu as eu les gouverneurs de la LNH, tu as eu la ville de Seattle, Kansas City.
Tu as eu Bill Foley et la strip.
Tu as eu de nombreuses poches vides, qui vendent du rêve, à une certaine époque, ces charlatants auraient fini sur le bûcher, enfin...
Tu as eu le cigare onéreux de Peter KARMAnos, les médias du Québec aussi objectifs que GreenPeace avec le pétrole et bien sur, tes confrères, les haters qui ne veulent pas nous revoir dans le décor, remplis de haine, de conviction et d'ambition.
Pas question de déroger de l'ordre établi dans cette contrée qui n'a qu'un royaume, celui de la flanelle, vénérant Carey et Shea, une contrée de hockey totalitaire qui craind de revoir un ennemi dans le paysage, il y a longtemps qu'il ne s'est pas battu ton tricolore, il est habitué à la vie pacha.
Écoutes hater, si je t'écris tout ça c'est pour une raison précise, j'ai une mauvaise nouvelle pour toi mon vieil ami.
Nous revenons. Oui, je sais c'est vite, tu ne pourras pas te revirer de bord. Tu vas relever la tête, te croyant seul sur ton trône, avec notre Radulov, que j'avale de travers. Ne le prend pas pour acquis celui-là d'ailleurs, quand Patrick et Bob prendront les rennes, il sera tenté de traverser la 20 jusqu'à Pierre Laporte.
On va faire du bruit, on ne vous lâchera pas, nous serons sous chaque roche, derrière chaque coin de mur, nos drapeaux florretont sur les automobiles, nos chandails seront revêtus, le nom de nos joueurs sera entendu sur les ondes, nos athlètes feront des calendrier quétaines, iront voir les enfants malades, investiront temps et argent dans la communauté, seront invités à tout le monde en parle, Éric Salvail, ils seront partout, les magasines, les applications, dans les pubs, tu vas nous voir PARTOUT.
Tu ne pourras plus rire de nous, pointer du doigts nos rêves, laissez les éléphants roses tranquilles, et nous apporter des caisses de Kool-Aid (TM) bleu.
Ah oui! Tes rengaines surutilisées d'équipe gagnante qui ne tient plus depuis 30 ans, sauf une écartade de Pierre Pagé et Ron Hextall à un certain printemps..., tu devras les ranger au placard et à moins que les étoiles s'alignent pour toi cette saison, quand nous reviendrons en 2017, nous repartiront égaux à la ligne de départ laissant Jack Laviolette, Boom-Boom Geoffrion et Butch Bouchard dans les boites du grenier.
Je sais que tu ne me crois pas encore, je sais que tu as besoin de preuves, je te comprends et en même temps, j'en retire un plaisir sadique car le fait que tu te crois invincible face à notre retour est une illusion mon vieux. Tu vas devenir impliqué. Émotionellement, pécunièrement et même intellectuellement.
Car, tu le sais, c'est du sérieux toi et moi, ça fait 20 ans que je regarde ailleurs, que je sympathise avec des inconnus et des étrangers pour te voir tomber, jusqu'à présent, ça marche non? Je veux néanmoins plus, beaucoup plus.
Imagines quand nous serons le baromètre, nous le club du ''village''. Imagines le jour où on va vous refaire un pied de nez en séries, le jour que l'on gagnera devant vos partisans, le jour que notre nom sera tout en haut du classement, devant le vôtre.
Le jour où nous serons en séries et pas vous, le jour où on va vous éliminer, le jour où on inscrira notre nom sur le graal, ''réparer les erreurs du passé''.
Imagines le jour où ce sera moi qui va rire en te demandant si tu te souviens encore de 93?
Imagines le jour où nos femmes nous diront de se séparer, éméchés, lors d'une fête religieuse quelconque.
Imagines l'argent que tu perdras lors de nos gageures d'un soudain ''glorieux six pack'' de bière chaque partie.
Tu ne l'imagines pas encore?
Ok, je vais t'expliquer encore, une dernière fois.
La LNH a toujours su qu'elle ramènerait mon club de hockey, les Nordiques de Québec, bleu Québec et igloo comprit. Ils savent aussi depuis longtemps que Peter et ses cigares ne perdraient pas des millions pour toujours dans le ''triangle''. Ils avaient déjà promis à Quebecor un club, le jour où ces derniers ont signé un chèque annexé de millards. Ils ont utilisé tous les subterfuges possibles pour garder les Coyotes car ils ont une valeur pour relocaliser dans le marché branleux de Seattle. Parcontre, les Hurricanes ne sont pas alléchants pour les gouverneurs, pas plus que l'était Hartford et pas plus que Québec l'est.
Une chose les intéresse parcontre, c'est de mousser deux marchés qui sont compétitions avec les partisans les plus dépensiers de l'Amérique. Seattle avec Vancouver et Québec avec le ''seul'' club au Québec.
C'est toi ça, hater. Toi et tes amis. Les dollars que vous depenserez pour prouver votre suprémacie, les articles qui pulluleront pour nous enterrer lors de notre ascension, à grands coups de Aho, Terevainen et Julien Gauthier.
Un jour, Price et Weber seront vieux, votre étoile repâliera et ce jour-là, nous serons là, vous rappellant vos railleries, dans cette chicane éternelle, nous sommes la guerre religieuse pacifique la plus intense jamais vu et tout ça est sur le point de revenir.
Donc, mon ami, j'ai amené le six pack aujourd'hui, prends-en une, ça me fait plaisir, tu vas m'en payer plusieurs dans un avenir rapproché, en perdant ton premier pari, que je ne reviendrais pas.
Car oui mon vieux compagnon, je suis de retour. Pour de bon. Les Nordiques de Québec arrivent.
Prépares-toi, en 2017, ta vie est sur le point de changer.
Ton ami,
Louis-Philippe Roy
Commentaires
Impossible d'être en désaccord....
Merci Louis-Philippe pour ce texte !!
Merci !
On se démarque ...