Je sais.
Je plaide coupable.
Je vais radoter.
C'est comme ça. Je préférais vous en avertir. Cependant zoneurs, zoneuses, soyons honnêtes, nous sommes habitués, en faits, radoter est le créneau premier des fans des Nordiques, nous ne pouvons faire autrement, la LNH n'a jamais voulu nous redonner notre du. Il aura donc fallu au fil du temps, répéter les mêmes choses, encore et encore, à chaque pêche au clic de chaque réseau médiatique, chaque rumeur, chaque refus, chaque déception, chaque faux-espoir, chaque donnée non-vérifiée, vérifiée, vérifiable, non-vérifiable. Il aura fallut radotter pour les mêmes têtus, les mêmes défaitistes, les mêmes sceptiques, le même cabinet des avocats du diable.
Mon grand ami me le confiait dans une désilvolte discussion entre vieux potes: ''Je t'aime Louis, je te crois et je crois au retour des Nordiques mais avouons-le, tu radotes, zone nordiques aussi, non?''
Cher camarade, tu as raison mais; et je sais que tu liras, ne le voit pas comme une futile répétition. Les chroniqueurs ici sur ZN, comme ailleurs, s'accrochent au même discours et c'est évidemment pour garder les optimistes fidèles, ceux qui rêvent comme nous, ceux qui sont inquiets, pour plusieurs bonnes raisons. Il faut rentabiliser le dossier avec de l'énergie positive, peu importe le niveau de méprit des disciples de l'enquiquinage. Je blague, ce niveau-là, c'est bien connu, est toujours dans le tapis, au zénith de leurs moeurs, figure de proue du despotisme Anti-Nordiques.
C'est chimique, ils ont toujours existé, depuis les années 70 ils et seront toujours là, même après notre mort. Ils se reproduiront et nous fournirons de joyeux haineux, qui prendront un malin plaisir de comparer leur complexe de partisan d'un club champion déchu, vivant la honte, saison après saison, depuis notre départ hâtif.
Je disais à ce même ami, y a-t'il quelques jours seulement, l'amoncellement d'étapes dans le dossier des Hurricanes concorde bien avec ce que ma dite fiction ''radote' depuis bien longtemps déjà. Du plus profond de mes souvenirs, j'affirmais, à l'image d'Excalibur, que Karmanos ne survivrait pas aux Canes et je maintiens encore mon point, telle une tête dure d'élite. Oui je vivrai ou périrai par l'épée, y laissant au passage une parcelle de mon égo.
Cependant, telle la légendaire arme du roi Arthur, je ne bougerai pas du rocher, seul les Canes m'en délogeront. Pire qu'un nid de poule du Centre-Ville de Montréal, peu importe combien ils seront à me passer dessus, il faudra me boucher pour ne plus avoir à me contourner.
Vous voulez croire aux Coyotes, très bien, c'est votre bébé, un dossier auquel je ne touche plus, que j'ignore tel un carnassier charognard, que la bête du désert est. Au mieux, ils feront durer la saga jusqu'à ce que la ville de Seattle mettent à jour le vieux Key Arena, deux dossiers qui branlent tellement dans le manche que sont ceux de l'Arizona et du Nord-Ouest Américain qu'ils en font des tendinites.
Que bien leur en fasse, moi je n'attends plus, un peu comme avec une ex-copine, ''j'y ai cru, tant pis pour moi mais maintenant c'est assez, je te souhaite bonne chance, ma dulcinée, je l'ai trouvé ailleurs. Elle s'appelle Caroline, la soeur de Charlotte. ''
(Anecdote accessoire) Quelqu'un à déjà réalisé que la ville la plus proche et pertinente en matière de population de Raleigh est Atlanta, un autre disgracieux vestige du passé, honorant l'ignorance du hockey, résidant au Manitoba?
Et hop! Dans la panier! Un énième argument pour l'arrivée de la concession de Peter Karmanos Jr., qui ne se défile plus de son objectif depuis hier. Le vieil oiseau ne se cachera même pas pour mourrir. Sur ma ligne du temps, c'était exactement ce que je ''radotais'' à mon comparse de sport, quelques heures auparavant le spectacle du vieux Pete, qui me laissa stupéfait de bonheur de voir l'ami affectionnant les cigares capituler publiquement, sans se faire rabrouer par le teigneux Gary Bettman.
Les dés sont joués en Caroline, c'est terminé. Mets une autre buche dans le poêle mon ami car pour encore quelques mois, je vais te radoter que le dossier fera du bruit...que dis-je?
Un vacarme, un tintamare jusqu'à Mai prochain.
Sérieusement, les gens n'ont aucune idée à quel point on va radoter dans les prochains mois, À quel point on va jacasser sur Gauthier, Roy, Aho, Terevainen, Bean, Hanifin et tous les autres. Comment ce sera joussif de voir croupir l'Avalanche dans les sous-sols de la ligue, ayant perdu leur chemin, nous léguant gratuitement Patrick Roy et possiblement Joe Sakic sur un plateau d'argent, qui viendront, je l'espère, panser nos plaies, transformer la cicatrice en solide tatouage. Rire du fait que le chiffon a gardé Therrien et nous a laissé Hartley, leur volant ainsi le flambeau qu'ils ne tiennent plus très haut.
Le processus suit son cours, à écouter Mulroney, Labeaume, Landry, Lavoie, Dubé et tous les autres, plus personne ne doute, tout le monde ne fait que...radoter.
Entre-temps, blotissons-nous autour du feu, dans notre chalet Nordiques, attendant que l'ouragan passe, que la neige fonde et que les sourires reviennent.
Le prochain hiver autour devant le poêle en sera un de pur plaisir, radotant toujours, sauf que cette fois-ci, amis, sceptiques et haters, nous cesserons de répéter que notre équipe s'en vient mais nous renchérierons que nous allons remporter la Coupe Stanley au prochain printemps.
Et ça mes amis, ça aura valu 20 ans de radotage.
#Mai2017
À bientôt.
Louis-Philippe Roy
DDPYoga
Commentaires
Je rêve au jour de l'annonce et de porter fierement mon chandail des Nordiques à mon bureau de Toronto !
Excellent papier !! Bravo !
Trépignant d'envie de crier haut et fort: JE VOUS L'AVAIS DIT! Je dois me contenir jusqu'au printemps. Seule consolation, dans mon entourage, personne n'ose plus me lancer des arguments qu'ils ont dû sûrement piger à RDS. Ils n'en sont plus qu'à seulement me taquiner. Ces sceptiques le sont de moins en moins...