Voilà c'est fait, j'ai sorti la jarre à roches, vous pouvez me clouer sur un poteau, je suis prêt, au moins j'aurai entretenu la passion.
Voilà, le début de la nouvelle saison est commencé et les Nordiques ne sont pas dans le portrait, comme plusieurs le revendiquent.
Évidemment, moi aussi, ça me fait mal, un tison dans l'urête, un graffigne sur la cornée, rien ne peux imager comment je me sens à chaque saison. Bettman nageant dans le sadisme, moi dans le masochisme, je crois qu'on finit par s'aimer. Je crois en lui, il ne croit pas en moi. Nous nous complétons à merveilles.
La tristesse est passée, la cicatrice refermée, j'ai même commencé à décrocher. Je saignerai toujours bleu et demeurerai chaque année un peu plus optimiste, la vieille garde de la LNH vieillit, peut-être y aura-il un après, après le pendant. Je l'aurais mieux aimé avant mais c'est toujours mieux que jamais.
Car jamais est un scénario auquel je ne me résignerai jamais. Mieux vaut mourir avant et regretter après, enfin vous comprenez...
Pierre Dion sourit près de Bettman, cette image me parle, les murmures sur le château bonne entente, les cancans sur les équipements, le bruit sur le club école à Trois-Rivères, il y a des munitions pour continuer d'espérer.
Espérer ne veut cependant plus dire rêver.
Au début j'ai rêvé, on a tous rêvé.
Là, il faut se réveiller.
La LNH ne sera jamais les autres sports professionnels, les 201 millions octoryés à Stephen Curry dans la NBA sur 5 ans en font foi. McDavid en aura 13,75 par année.
Fin de la discussion, cela a toujours été et cela sera toujours. La LNH ne sera jamais un joueur majeur aux États-Unis. Leurs clubs merdiques financés par les poches de Montréalais, de Bostonnais et de Torontois finiront par quitter, comme la tradition l'exige. Nul n'est Dieu, peu importe ce que Gary en pense. La Caroline gravite autour d'un propriétaire à bout de souffle, l'Arizona survit grâce aux usurpations et aux fourberies. Une autre poignée de clubs fait de l'économie familiale. Ils rêvent tous d'être Nashville ou Tampa mais ils se résignent à être encore et toujours les Whalers et les Jets.
Des perdants.
Je souris pareil à l'idée de voir le tricolore patauger pour garder l'audimat, finissant par rire du fait que ce serait plus sain avec un ennemi qui te force à te surpasser et gagner des inconditionnels, te faisant oublier la belle époque et t'obligeant à t'inquiéter pour l'avenir. Je le regarde se battre contre lui-même et parfois c'en est un peu triste.
Des fans qui n'ont personne à haïr, haissent leur club. C'est la réalité pudique que je constate à chaque été. Les fefans ont besoin de nous et on a besoin d'eux.
Est-ce que Seattle aura un club avant nous? Je m'en cogne. Je veux mon club, avant, pendant ou après eux mais je veux mon club.
Vous aussi, malgré tout.
Je vous souhaiterai un bon été les zoneurs, zoneuses en vous rappelant que la situation n'a pas bougé, les pauvres sont encore pauvres, les passionnés sont encore passionnés, les indifférents, indifférents et lorsque le prochain désastre du sud s'effondrera, nous serons toujours là, main levée, prêts à prendre le relai. Car une passion, ça se contourne, ça se fait baillonner mais ça ne s'achète pas.
Un jour, un vrai commissaire comprendra ça.
Bon été Zone Nordiques.
Louis-Philippe Roy
DDPYoga.
P.S. Ramassez les roches après, merci.
Commentaires
À suivre et bon été
Merci.
Bonne journée à tous!