Ce qu’on va se jaser ici n’est que ma propre analyse de la situation.
Je n’ai pas besoin d’essayer de convaincre qui que ce soit que Québec mérite d’avoir son équipe de hockey. Croyons-le ou ne le croyons pas, si on n’est pas passés proche à quelques reprises d’avoir enfin une équipe de la LNH à Québec, il y a certainement eu, au minimum, de fortes négociations. Malheureusement pour nous, on aura toujours été laissés de côté.
Après quelques douches d’eau froide, les fans deviennent plus cyniques. Pas “rationnels”, juste cyniques. Tant qu’à moi, si c’était juste du rationnel, on l’aurait notre équipe.
C’est à se demander: sommes-nous un si mauvais plan aux yeux de la LNH? Il me semble que non.
Nous sommes une ville de hockey, nous avons des acheteurs solides, nous ressusciterions une rivalité historique des plus importantes dans le sport nord-américain, nous augmenterions la valeur des droits de télédiffusion des matchs de la LNH au Canada et j'en passe!
Quel est le problème alors?
Et si ce n’était pas de notre faute?
Et c’est là que je me bute à cette réflexion:
La mission de Bettman est de propager le hockey dans l’entièreté de l’Amérique du Nord. Pour un commissaire, plus son sport est populaire, plus sa ligue prend de la valeur. Pas besoin d’en dire plus de ce côté.
Si on compare seulement la valeur des droits de télédiffusion, le Canada, un pays de 35 millions d’individus, avec 7 équipes dans le circuit, vaut 333 M$ US par année. Les États-Unis, un pays où la population atteint près de 318 millions d’individus, donc 9 fois plus que la population canadienne, avec 24 équipes dans le circuit (bientôt 25 avec Seattle), vaut seulement 200 M$ US par année. On peut tout de suite en conclure qu’il y a beaucoup de chemin à faire pour booster l’attrait du hockey chez nos voisins du sud.
Alors, quoi faire dans un pays qui regorge d’alternatives en ligues de sport-spectacles tels que la NBA, la NFL, même la NCAA… sans oublier la montée en popularité de la MLS ou même du phénomène télévisuel qu’est le UFC dans ce cas?
La solution que Bettman aura trouvé est l’expansion de la marque LNH aux quatre coins des États-Unis. Bref, inonder l’Amérique. Pour ce faire, il se devait de conquérir le désert américain et quelques « gros marchés ». Mais pas à n’importe quel prix. Si tu veux rivaliser avec les autres ligues, tu dois savoir te vendre comme les grosses ligues.
Le hic : Sans demande pour un produit, le produit a peu ou pas de valeur.
Il lui fallait donc deux choses :
1. Créer une demande (villes voulant avoir une équipe de hockey)
2. Réduire l’offre (villes voulant se débarrasser de leur équipe de hockey)
Regardons ça.
1. Créer un demande :
Si t’as une seule ville potentielle pour recevoir une équipe, c’est cette ville-là qui a le gros bout du bâton. Si t’as deux villes qui veulent une même équipe, là les deux villes doivent se battre pour l’avoir et tu augmentes ainsi la valeur d’une potentielle concession.
Il fallait donc à Bettman une ville qui sert de levier. Il lui fallait un appât. Il lui fallait la carotte attachée au bout du bâton pour que l’âne avance.
La carotte idéale était Québec : La seule ville qui veut à tout prix son équipe... au point de mettre la charrue avant les boeufs.
On a construit un amphithéâtre: pas de Nordiques
On a participé au processus d’expansion: pas de Nordiques.
Ce n’était jamais notre tour, parce que pour lui, notre candidature éternelle était essentielle.
Avoir une ville qui montre clairement, année après année, qu’elle veut sa franchise et qui peut en accueillir une le jour même était la meilleure chose qui pouvait lui arriver pour booster la valeur potentielle d’un club.
2. Réduire l’offre:
Si tu veux vraiment que ta ligue grandisse vers les États-Unis, tu dois t’assurer d’avoir une ville américaine qui veuille accueillir une équipe et, surtout, tu dois t’assurer que ce soit par l’achat d’une équipe expansion. Par ailleurs, tu dois aussi stopper l’exode annoncé des équipes américaines en difficulté vers le Canada. Ce n’est pas une mince affaire.
Parenthèse: Je suis pas mal sûr que le déménagement des Thrashers aura énormément ralenti le plan de Bettman… et par conséquent l’arrivée de nos Nordiques.
Donc, première étape: tu dois fermer, barrer et sceller la porte aux déménagements… et même aux rumeurs de déménagement. Tsé, pourquoi achèterais-tu une équipe expansion, s’il existe la possibilité de déménager une équipe au prix demandé par le proprio?
Par exemple:
2011 - Le prix du déménagement des Thrashers vers Winnipeg: 170 M$ US
2017 - Le prix d’achat d’une équipe expansion à Las Vegas: 500 M$ US
2018 - Le prix d’achat d’une équipe expansion à Seattle: 650 M$ US
Deuxième étape: tu dois t’assurer que les équipes puissent rester là où elles sont. Cette étape aura été son plus gros défi… et il n’est pas fini.
On n’a qu’à penser à la saga des Coyotes et à celle des Hurricanes… et c’est pas comme si les concessions de Floride, New Jersey, New York ou Ottawa allaient bien non plus.
Somme toute, Bettman aura réussi à soutenir la pression et ainsi mener à bien sa mission d'expansion. Bravo à lui.
Maintenant que c'est fait, c'est à notre tour.
Mes constats:
Les proprios sont contents de tout l’argent reçu grâce à l’entrée en scène des 2 nouvelles équipes expansion. Ce qui fait que les investissements qu’ils ont dû assurer en vue de garder l’équipe des Coyotes en vie pendant quelques années auront enfin été totalement remboursés (et avec bonus!)
Les conférences sont équilibrées. 16 équipes à l’Ouest, 16 équipes à l’Est.
Le désert américain est pas mal bien couvert; et le nord-ouest aussi grâce à l’arrivée de Seattle. Ça m’étonnerait beaucoup que de nouvelles expansions arrivent à long-terme.
Québec est toujours prête à recevoir une équipe. Elle a l’amphithéâtre, les investisseurs et l’affluence potentielle qu’il faut pour que tout fonctionne.
Québec est un bon marché. Une grosse ville qui ne veut rien savoir du hockey ne vaut pas plus qu’une “petite ville” qui veut du hockey. Il ne faut pas non plus oublier que comme marché nous avons potentiellement tout l’est du Québec, le Saguenay, Charlevoix, la Beauce, etc.
Et le plus important pour nous: les équipes en difficulté sont toujours en difficulté et les proprios ne voudront pas revivre la situation qu’ils ont vécu avec les Coyotes.
Selon moi, un ou des déménagements intra conférence sont redevenus possibles.
Mes prédictions:
Lock-out en 2020.
Québec aura les Hurricanes (Quand Dundon a acheté les Hurricanes, il a dû accepter de se soumettre à la condition de ne pas pouvoir revendre l'équipe avant 2021. On ne négocie pas ce genre de clause si l'intention première n'est pas déjà de la revendre.)
Houston aura les Coyotes (La situation des Coyotes est devenue insoutenable).
Commentaires
Ce qui est vraiment important Honnêtement c’est de ravoir une équipe et ce peu importe d’où elle vient !
Une chose que je trouve étrange, c'est que cette explosions artificielles des prix a fait passer la LNH d'une ligue qui faisait des profits en opérant une équipe à une ligue qui fait des profits en vendant. Des proprios comme le gars des hurricanes peut penser qu'il est payant de runner une équipe à perte pendant quelques années si la vente qu'il fera lui procure un énorme gain. Il me semble que ça entraînera un énorme volatilité chez les propriétaires. J'ai peur que Québec reste la ville appât trop longtemps pour continuer de mettre cette pression à la hausse pour le prix des franchises...
En tk, c'est pas moi qui va comprendre comment cette étrange ligue est menée...
1)Les Coyotes vendu à Québecor pour 400 millions(avril 2019).
2)Les Sénateurs vendu a Desmarais pour 500 millions(fin 2019).
3)Dundon déménage les Hurricanes à Houston et les renomment les Whalers!(d'ici 2022)
4)Les Canadiens gagne 3-2 contre les "anciens Nordiques" ce soir!
L'Impact des Trashers vers WINN avait selon moi qu'un impact sur QC et si QC obtenait un déménagement, les Nordiques auraient eu un impact sur toute la LNH. WINN n'a presque pas d'incidence sur la LNH. Une fois le club en place, peu ont ressenti un tournant ds la LNH.
Québec est plus au centre des attentions éventuelles dans une province centrale du hockey (se serait ce que la présence de MTL en son sol), de cette rivalité inégalée, de la population du QC. QC est comme un chainon manquant dans le giron du CH, des Leafs, des Bruins, des Sabres, des Whalers et .... p-e des SENS.
Lock out en 2020...
Le "as usual" nous envoit direct au lock out en effet. On a tjrs ce feeling à l'aube d'un renouvellement de convention à la sauce Gary South-West.
Je ne suis pas si certain que la LNH ira en lock out cette fois-ci. Quel est L'intéret de la LNH de faire cela en 2020 quand les dates coincident avec l'arrivée récente de VGK qui doit avoir du hockey excitant pour maintenir ce marché non naturel en selle? qu'en est il pour l'entrée imminente de SEA? Comment HOU peut se sentir rassuré de son investissement si les Yotes s'y installent? Est ce qu'un lock out risque pas de faire dire à Dundon et Viola que ca en est assez? Et surtout, comment Bettman s'imagine que NBC verra cela suite à toutes "ses efforts" pour rendre sa LNH Nord-sud-est-ouest USA? Sans compter cette supposée Europe friande et impatiente (selon Daly/Gary) d'enfin intégrer la LNH ds les fantasmes les plus fous de Bettychose?
Pour les Canes à QC, je les vois retourner à HART sans aréna mais par une twist tjrs permise aux USA et interdite ici. Les Yotes devront être vendus beau bon pas chers à Ferttita et la LNH pourra se dire qu'ils ont HOU ds la familia. Viola en panique de voir qu'il ne reste pas de ville pour accueillir son club se rappellera que QC est sa map et ce dernier comme Dundon, la LNH ne pourra leur dicter quoi faire.
Très bon texte pour l'offre et la demande. La LNH n'est pas au dessus de cette loi des affaires et le boy's club a de moins en moins d'effet car pour se faire, tu dois être l'élite et la LNH est la pauvre dans le sport pro. ;-)