Bonjour,
Je me présente, clowngirafe, alias Daniel Marier. Je remercie la direction de zone Nordiques de m’avoir recruté dans l’équipe des chroniqueurs.
Je suis fan du hockey et du……CH. Je ne suis pas un anti-Nordiques. Bien au contraire. Comme première chronique, permettez-moi de vous dire que je suis possiblement le partisan du CH qui s’ennuie le plus des Nordiques et souhaite ardemment le retour du hockey dans la plus belle ville du Québec, que j’ai habité pendant une décennie, la majestueuse Québec.
Le titre de ma première chronique peu vous sembler surprenant, sachant que je suis un maudit rouge, amateur du CH, soumis à la bière Molson et aux produits de Bell. Soyez sans crainte, je ne suis pas un partisan du CH qui se lève la nuit pour haïr les Nordiques.
Dans les circonstances actuelles, le choix de titre est tout à fait approprié. Une grande vérité s’en dégage!!! Entre 1979-1980, année où les Nordiques de l’Association Mondiale de Hockey (AMH) sont devenus les Nordiques de la Ligue Nationale de Hockey (LNH) et 1994-1995, plusieurs évènements ont profondément marqué l’histoire et l’imaginaire collectif de la société québécoise déchirée entre l’amour et la passion dévolue à une des deux équipes québécoises du circuit Bettman. Dans cette chronique, je vais vous relater certains souvenirs menant à l’ennui que je ressens depuis le départ des Nordiques.
Je vous le rappelle, et c’est important de le considérer en lisant cette chronique, je suis depuis toujours un fier partisan des Canadiens. Cependant, j’ai remarqué qu’il manque un élément primordial au CH pour performer à la hauteur de son histoire. J’appelle ça le SURPASSEMENT.
Les Nordiques de Québec ont œuvré pendant 16 années dans la LNH. Pendant ces années, le CH a obtenu 663 victoires en 1256 matchs, démontrant ainsi un pourcentage de victoires de 53%. En comptant les points obtenus, incluant les matchs nuls, le pourcentage de réussite est de 60%. Mieux encore, ils ont participé aux séries éliminatoires 15 fois en cette séquence de 16 années. La seule année où ils ont été exclus a été l’année 1994-1995, saison écourtée à 48 matchs en raison d’un lock-out. Le Canadien a remporté deux fois la Coupe Stanley, trois le trophée Prince de Galles et six fois le championnat de leur division. Alors qu’en 17 ans, depuis le départ des Fleurdelisés, le CH a raté les séries sept fois. Ils ont fait le carré d’as une seule et c’était grâce aux vols répétés d’un certain Halak. Lisez bien ce qui suit et cela vous fera rire devant autant de faiblesse de rendement du club de la Métropole. À rebours depuis 1994-1995, pour compter sept exclusions des séries du CH, il faut reculer jusqu’en 1920-1921, soit 75 ans ou trois quart de siècle. Cela vous démontre à quel point le départ des Nordiques de la LNH a fait mal ,et fait toujours mal, au CH.
Cessons les statistiques, c’est froid et très rationnel. Pour gagner au hockey, il faut vivre d’émotions et de passion. Dans mon esprit, il s’agit de deux ingrédients essentiels au SURPASSEMENT. Je m’explique. Quel était le but du CH entre 1979 et 1995? Battre les rivaux de l’autoroute 20. Démontrer la suprématie du CH sur les Nordiques. Démontrer même que Montréal est meilleur que Québec. Trouver finalement une méthode pour neutraliser les Stastny, Goulet, Hunter, Sakic, Sundin et tous les autres Nordiques!!! Quel est le but maintenant???? Vous le savez sûrement dans le fonds de votre cœur. Malgré le fait que tous les panélistes de l’Antichambre et les amateurs du Ron de la Raaaaaaaaaaaaadioooooooooooooo laissent croire que le CH pourrait gagner la Coupe Stanley à chaque année, c’est toujours, dans les faits le même refrain : FAIRE LES SÉRIES… Et le pire encore, le CH n’est même plus foutu d’atteindre cet objectif. Pourquoi???? L’émotion est absente. La passion est un concept qui s’évanouie en recevant de gros salaires (ça c’est un autre sujet). Il n’y aucune urgence de réussir. C’est perceptible. On se souvient bien plus des niaiseries de PK Subban que de ses prouesses sur la glace.
Je m’ennuie des Nordiques, de les maudire, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie (oups j’ai brisé ma marguerite en plastique en arrachant ses pétales) et de taquiner les partisans de cette équipe. Je m’ennuie de ces taquineries et de ces engueulades entre les partisans. Je m’ennuie des duels de l’Autoroute 20. Je m’ennuie de me lever à Québec pour lire que les Nordiques ont bien et d’arriver à Montréal pour lire que le CH s’est voler par l’arbitre. Au moins, dans ce cas, nous pouvions sentir le SURPASSEMENT et la volonté de vaincre son adversaire. Chaque centimètre sur la patinoire se gagnait ardemment et difficilement. Ces événements en saison régulière alimentaient les discussions et les réactions émotives dans les chaumières. Qui ne se souvient pas des classiques du 31 décembre dans les années 80 ? Un souper de famille bien arrosé, une partie de hockey Canadiens-Nordiques, une chicane de famille face au résultat de la partie, aux décisions douteuses d’un arbitre ou face à un coup vicieux, le tout résultant en une réconciliation attribuable à Dominique Michel et à son Bye Bye annuel. Que de souvenirs mémorables!!!
Imaginez aujourd’hui en 2012-2013, la rivalité Québec-Montréal avec tous les médias sociaux, Facebook et Twitter de ce monde. Ce serait impressionnant de suivre ces péripéties virtuelles.
D’ailleurs, je ne suis pas le seul à m’ennuyer de cette rivalité épique. Vous souvenez-vous de la publicité télévisée de la chaîne de restaurant A et W. Cette publicité traitait en parallèle entre le hockey et leurs hamburgers d’un point « Est-il bon? » Alors que les deux hommes discutaient du but refusé à Alain Côté en séries de 1987, le représentant du restaurant cherchait à savoir si le goût du hamburger était bon. Les partisans des Nordiques pensent que ce but était bon alors que ceux du CH pensent le contraire. Quinze ans plus tard, on s’en souviens encore tellement la passion la passion, alors que vous aurez tous à réfléchir un peu afin de vous souvenir, sans tricher via internet, du précédent gagnant de la coupe Stanley avant les Kings de Los Angeles et deux derniers finalistes de la coupe Stanley.
Que de moments mémorables nous avons vécu! En voici quelques-uns en rafale :
Mario Tremblay a sauté sur le filet des Nordiques et a tenté de décapiter le gardien de but Daniel Bouchard avec son bâton.
La première série éliminatoire tout Québec. Celle qui allait préparer les premiers balbutiements de cette grande rivalité naissante. Cette série a été gagnée 3 à 2 par les Nordiques en prolongation au Forum en 1981-1982.
La seconde série éliminatoire. Celle qui allait définitivement ouvrir la guerre froide et cruelle entre ces deux rivaux. En 1983-1984, la série fut gagnée en six parties par les Canadiens. L’événement marquant de cette série fut la mêlée générale lors du match du Vendredi Saint, devenu tristement célèbre.
En 1984-1985, la victoire des Nordiques dans la prolongation du septième match au forum, avec un but portant la signature de Peter Stastny.
En 1986-1987, la 4ième série de l’autoroute 20 fut remportée par les Canadiens. Tous se souviennent de la controverse entourant un but refusé à Alain Côté.
En 1989-1990, Guy Lafleur passe aux Nordiques après un court passage dans la grosse Pomme. En 1990-1991, il fut ovationné pendant onze minutes à son dernier match au Forum où il profitera de l’occasion pour se réconcilier avec le président du CH de l’époque, Ronald Corey.
En 1992-1993, la dernière série entre les Canadiens et les Nordiques que le CH a gagné en six parties. Pourtant, le CH avait échappé les deux premières parties de cette série. Vous souvenez-vous de l’image de Pierre Pagé, entraîneur des Nordiques, qui passe un savon dans le tube auditif de Mats Sundin, assis au banc de son équipe. Il ne devait pas l’inviter à souper!!! N’oublions pas non plus que cette série avait été marquée par une déclaration de l’entraîneur des gardiens de buts des Nordiques, Daniel Bouchard, au sujet de la découverte d’une faiblesse chez Patrick Roy. Cette déclaration s’est par la suite retournée contre les Nordiques. Cette victoire a pavé la route vers l’obtention de notre dernière Coupe Stanley. Et là, vous ennuyez-vous des Nordiques???
Plusieurs autres souvenirs peuvent vous avoir marqués dans cette historique et passionnante rivalité. Je serai très intéressé à lire vos commentaires et vos souvenirs en réponse à cette chronique.
En guise de conclusion, je demeure profondément convaincu, dix-sept années après le départ vers le Colorado des Nordiques, que le CH souffre. J’ose même croire que tout le Québec souffre, peu importe que l’allégeance soit bleue ou rouge pour le hockey (À ne pas confondre avec les couleurs politiques). Le Canadien souffre de l’absence d’un rival à vaincre et d’une équipe à surpasser dans le cœur des partisans.
Et vous qu’en pensez-vous?
Au plaisir de lire vos commentaires.
Le Clowngirafe.
Commentaires
lorsque tu seras un des nôtres, tu deviendras un fabuleux chroniqueur......:)
le ciel est bleu , l`enfer est rouge.....:)..........n`oublie pas
Il y a certains ici savent que je suis un ex-fan du CH... que j'ai délaissé en 2010 quand ils m'ont trahi en gardant leur Pri(n)ce au lieu du valeureux Halak. Ce fût la goutte qui a fait déverser mon verre d'écoeurement (cela a commencé en 1995... un certain Mario Tremblay qui a sorti de Montréal le meilleur gardien au monde). Et finalement la surprotection d'un blanc-bec qui n'a toujours rien démontré dans la LNH. Moi un fervent anti-Nordiques habitant Lévis (oui ça été dure des fois). Mais maintenant recyclé en fan des futurs Fleurdelisés. La blessure que le CH m'a fait ne se refermera pas, un club qui se contente de peu prenant pour acquis ses fans. Mes amis ne me croient pas... mais l'important, c'est que je me crois. Vive les Nordiques!
Stéphane