C’est officiel, les Sénateurs d’Ottawa sont à vendre et il faudrait débourser tout près d’un milliard de dollars pour se porter acquéreur de la franchise.
Cette nouvelle n’étonne personne, il était peu probable que les filles d’Eugene Melnyck s’investissent dans cette aventure risquée. Les Sénateurs n’attirent pas les foules, les finances sont moyennes et le projet de construction d’un nouvel amphithéâtre au Centre-ville est encore à ce stade un projet aussi farfelu que celui des Coyotes à Tempe. Olivia et Anna ont certainement mieux à faire de ces millions.
Plusieurs questions se posent mais une seule s’impose : est-ce que la franchise pourrait déménager si aucun investisseur sérieux ne se présente?
J’ai envie de répondre oui, mais mes convictions s’arrêtent à cette simple envie.
L’actuel édifice des Sénateurs est un boulet pour l’organisation et le projet de construction d’un nouvel aréna est encore un projet. Débourser entre 500 millions et un milliard de dollars c’est une chose, mais s’engager à ajouter une somme semblable pour construire un nouvel amphithéâtre en est une autre. Bien sûr, de nombreux investisseurs seront intéressés par la perspective qu’Ottawa finance en grande partie leurs motivations. Cependant, un projet comme celui des plaines Lebreton, aussi merveilleux sur papier puisse-t-il être, ne se finance pas avec des bonnes intentions, il se finance à coup de subventions douteuses, de taxes déguisées et de contorsions financières qui n’avantagent personne sauf les milliardaires. Ça prend du temps, beaucoup beaucoup de temps. Est-ce que les filles Melnyck seront assez patientes? Jeunesse, patience et dollars font rarement bon ménage.
Si la situation est nouvelle en ce qui concerne les Sénateurs, celle des Coyotes n’étonne plus personne tellement le cynisme est grand. La décision de faire jouer l’équipe dans un aréna Universitaire dépasse l’entendement. Si le ridicule tuait, l’exécutif de la LNH serait déjà un paquet d’os. L’entêtement de Bettman est légendaire mais le commissaire devra faire un choix douloureux pour son égo un jour ou l’autre. Tout porte à croire qu’un référendum décidera de l’avenir du projet à Tempe et que les décideurs du conté, motivés par l’appât du gain, préfèrent protéger les apparences de leur vertu et s’en laver les mains. Tout cela finira par rattraper la LNH.
Est-il réaliste de penser que les Sénateurs peuvent déménager à Québec? Certainement pas, pas dans la réalité actuelle. Bettman est une vielle mule et Molson protège son monopole tel un dictateur qui craint qu’on le renverse lui et sa fortune.
En revanche, des faits demeurent : Eugene Melnyck négociait pour jouer cinq matchs réguliers à Québec, le Centre Vidéotron est prêt, Québecor a les moyens financiers et possède une plateforme de diffusion unique. Plus encore, les plus grands fans et connaisseurs de hockey sont enracinés dans la vielle Capitale.
Je comprends Molson d’avoir peur, mais la prochaine année pourrait réserver des surprises.
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