Certaines vieilles âmes un peu rétrogrades parleront de syndrôme de la femme battue, le concept demeure le même, se faire bousculer à répétition et être immunisé.
Lorsque la LNH nous méprisait il y a 75 ans, le Québec mettait le feu. Aujourd'hui, il protège son dernier lampion.
La ligue nationale de Gary Bettman aura tellement méprisée la ville de Québec, que ses propres habitants ne détournent même plus les yeux.
Elle ne se fait plus belle non plus. Du linge mou, pas peignée, pas rasée, sans maquillage, elle regarde Bettman droit dans les yeux en lui suggérant de manger des fleurs.
Québec en a soupée de croire aux fumistes, elle veut du concret.
Pas de soporifiques parties des Kings en été, mais bien du vrai hockey. Celui qui fait rêver, crier, rire, pleurer et fâcher. Celui qui met même quelquefois en c*iss.
Chaque année qui passe est une déception de plus mais après 30 ans, plus personne n'espère. La passion, ça se préserve, ça se conserve, comme la faune ou les milieux humides. Les millionaires, les milliardaires ne conservent de vert que l'argent.
Faux, ils entretiennent aussi l'idée d'en faire plus, beaucoup plus. Assez pour se régaler des nouvelles franchises américaines dans des villes de moins en moins ennivrantes.
Et nous?
Le syndrôme de Stockholm, du CH aux Bruins, des Oilers aux Kings et des Jackets aux Ducks, le québécois moyen continue de remâcher le passé en rêvant à de jours meilleurs, faute de mieux.
Forcé de choisir entre humer les flatulences nauséabondes de cette ligue qui les méprise ou de renier cette même relique putride, le québécois qui mange du hockey se retrouve à la diète forcée avec comme seul réconfort un aréna vide, un gouvernement désespéré et Pierre-Karl Péladeau qui est aussi précis que la météo.
Sinon, c'est la famille Molson, qui continue de faire briller ses vieux trophées comme s'ils savaient que le prochain, ils ne le verraient peut-être pas de leur vivant.
Une épopée interminable, qui aujourd'hui ne laisse que bien peu de place à l'optimisme. Même lorsque Gary Bettman émane quatre nouvelles candidatures, les plus fervants amateurs du feu-fleurdelisée peuvent s'imaginer du gros soleil, du sable et la greenback.
Alain Côté commence à être oublié, son but aussi. Dorénavant, je me préoccuperai de l'issue Las Vegas Vs Utah, en plus des passionnantes rivalités Raleigh Vs Atlanta, Seattle Vs Portland et Dallas Vs Houston!
La LNH n'a même plus besoin de mentir, elle peut simplement affirmer que nous sommes trop ci et pas assez ça et nous mettrons du fard à joue pour camoufler la gifle, prétextant qu'ils font ça par amour.
Les avions ne sont plus surveillés, Renaud Lavoie n'est plus détesté, Joyce Clark profite de sa retraite et le dollar loisir de la vieille capitale ira pour regarder le Reign D'Ontario avec Philippe Danault et Pierre-Luc Dubois dans une pratique arbitrée.
La ville a capitulée, ses habitants aussi, même les maires. Lorsque les Plamondon, Nadeau-Dubois ou <<insérer cher libéral>> feront débarquer la CAQ et lorsque Quebecor mettra la clée dans la porte de TVA Sports, qui restera-t'il?
Molson? Bettman? Le bonyieu?
Croire que des gens dans l'opulence, collectivement, seraient prêts à scinder dans le profit pour faire évoluer la discrète identité québécoise serait tomber dans l'illusion. Ce qui était un problème pour des centaines de millions devient sans issue en le voyant s'inflationner dorénavant vers des milliards.
Louis-Philippe Roy
DDPYoga
Commentaires