C’est décembre, noël approche à grands pas. La ville de québec vient de revêtir ses plus beaux habits d’hiver. Les rues de la capitale sont recouvertes d’un mince manteau de neige blanche scintillante. Les arbres dépouillés de leurs attraits cueillent du bout de leurs doigts effilés des flocons de neige pour s’en habiller et le ciel dans toute son insaisissable immensité présente son premier véritable ballet de neige de l’année.  Le petit Champlain fera encore honneur à sa réputation de plus beau quartier de Noël à visiter.

Tout près d’un rond-point empreint de magie, des enfants jouent au hockey sous l’œil attentif de leurs parents venus magasiner secrètement leurs cadeaux. Simon « Crosby » Simard tente un tir de la droite mais William « Brodeur » Martel fait un superbe arrêt à l’aide de sa grosse mitaine bleue pendant que Charles « Subban » Tremblay lui joue dans son nez derrière un buisson enneigé.

Des commerçants amusés par ce match improvisé installent sur leur façade en pierre de magnifiques décorations dorées pendant qu’un chien errant fort sympathique court après son grelot. De l’autre côté de la rue, sur une terrasse chauffée et achalandée, un musicien gratte sa guitare et rythme de ses notes chaleureuses l’atmosphère déjà remplie de musique. Le temps des fêtes prend enfin son envol, les cœurs sont heureux et les portefeuilles se délient.

Du haut du plus décoré des appartements du coin, Bernard écoute le hockey sur son grand téléviseur haute définition. Il s’est offert avant le temps ce cadeau à lui-même, de lui-même. Quoi de mieux qu’une feinte magistrale de Sidney Crosby sur un écran 50 pouces pleine résolution? Qu’un tir foudroyant d’Alexandre le Grand dans le coin de la lucarne? Qu’un tour du chapeau de Steven Stamkos posté trois fois à l’embouchure du filet adverse? Qu’une montée à l’emporte-pièce de Patrick Kane? Qu’un autre jeu blanc de Martin Brodeur? Pour Bernard rien ne vaut le bonheur d’écouter un bon match de hockey avec ses amis autour de quelques bières, sinon que de faire plaisir à sa blonde en écoutant un film romantique le samedi soir. D’ailleurs, Bernard réserve à sa douce une surprise demain : un souper aux chandelles, de la musique de Noël, quelques bouteilles de vin d’un bon cru et une location de film pas mal plus osée qu’à l’habitude.

De l’autre côté du corridor, un couple de vieux grincheux qui n’aiment pas Noël se lance des injures.

- Tu peux toujours rêver, le Canadien ne remportera plus jamais la coupe Stanley vieille sacoche.

- Tu peux oublier le retour des Nordiques à québec vieux sachet!

Dans une jolie maison bordée d’un immense sapin rempli de couleurs, Simon reçoit son cadeau de Noël à l’avance parce que papa s’en va faire la paix dans un pays en guerre. C’est un magnifique chandail officiel signé de la main de son joueur préféré. Mais ce n’est pas tout, Simon recevra aussi de nouveaux patins sophistiqués. Papa et maman iront jouer avec fiston sur la patinoire municipale ce soir, les inquiétudes c’est pour plus tard. Mais maman et Simon sont confiants, papa va revenir, il l’a toujours fait.

C’est le temps des fêtes, tout le monde est heureux.

Pensez-y…

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