Pour ma santé mentale, j'ai pris une pause du suivi quotidien que je faisais depuis plusieurs mois sur la saga des Coyotes de Phoenix et à laquelle était intimement lié le possible retour, à court terme, des Nordiques dans la LNH. Le lancement de Zone Nordiques 2 m'incite à recommencer à suivre ce dossier. Si certains se moquent de ceux qui ont espéré un retour hâtif et traitent de rêveurs ceux qui y ont cru, plusieurs indices laissent à penser que c'était une possibilité bien réelle que les Nordiques effectuent un retour cet automne. De là, la question que je me suis faite le plus poser par mes amis et ma parenté bien au fait de ma passion par rapport à ce sujet: "Pourquoi la LNH s'obstine tant que ça avec les Coyotes?"
Bien honnêtement, jamais je n'aurais cru que le mois d'août puisse s'achever sans que rien n'ait changé concernant ce dossier. Plusieurs déclarations de la LNH laissaient clairement entendre que la Ligue ne demeurerait pas propriétaire indéfiniment. Mais alors, pourquoi donc rien n'a changé? D'autant plus que les dernières nouvelles concernant le tant espéré accord entre Jamison/Glendale/NHL ne semblent pas très positives!
Trois raisons majeures expliquent selon moi ce statu quo interminable.
D'abord, il existe de sérieux points d'interrogations quant à l'avenir de plusieurs équipes et les solutions possibles, elles, sont en nombre insuffisant pour l'instant. À court terme, on peut penser aux Devils du New-Jersey et aux Islanders de New-York comme équipes vivant une situation précaire. Dans le premier cas, le propriétaire Vanderbeek doit s'entendre avec ses créanciers pour rembourser une dette de 80M$. Selon les dernières nouvelles, il était sur le point d'obtenir un délai supplémentaire de deux ans pour se refinancer ou alors, pour vendre l'équipe. Le problème est donc repoussé mais est loin d'être réglé. Pour ce qui est des Islanders, le propriétaire a déclaré à plus d'une reprise que les Islanders ne joueraient plus dans le Nassau Coliseum une fois le bail complété, ce qui sera fait au terme de la saison 2014-2015. Et selon les résultats d'un référendum tenu l'été dernier, il est peu probable que M.Charles Wang, propriétaire des Islanders, puisse compter sur du financement public pour son amphithéâtre.
Ce qui m'amène à mon deuxième point pouvant expliquer la position de la LNH dans la saga des Coyotes: La volonté politique. Car contrairement à la situation des Islanders, la Ville de Glendale est prête à s'investir à la hauteur de 424M$ (Frais de gestion de 324M$/20ans plus stationnement). Selon une nouvelle sortie aujourd'hui, il semble que la ville de Glendale aimerait revoir cette entente. Peu importe ce à quoi ressemblera le montant final consenti par la Ville de Glendale, il s'agit d'une décision économique pour le moins douteuse. Pour la LNH par contre, il devient difficile de tourner le dos à une ville prête à se saigner à ce point pour du hockey. Car du côté de la LNH, quand vous entrevoyez plusieurs situations critiques (Phoenix, New-Jersey, Islanders), que trop peu d'avenues existent pour toutes les solutionner, qu'une telle volonté politique existe dans un des cas problématiques, alors vous donnez toutes les chances à cette situation de pouvoir se régler d'elle-même. C'est ce que fait la LNH. Car la volonté politique est importante pour la LNH! Elle est à la base de ce qui permet aujourd'hui à la Ville de Québec d'espérer un retour prochain et l'absence de celle-ci en 1995 explique le malheureux départ des Nordiques vers Denver. À ne pas en douter, sans cette volonté politique, les Coyotes seraient partie depuis belle lurette déjà. Mais Glendale était prête à investir des millions l'an dernier avec Hulsizer et elle a continué cette année avec Jamison. Est-ce que ça aboutira à quelque chose au final? Possible que non! Mais ça explique le statu quo actuel.
Une troisième partie de réponse sur l'entêtement de Bettman par rapport à Phoenix se trouve sans doute aussi dans la négociation actuelle de la convention collective. J'ai longtemps cru que l'AJLNH et la LNH, maintenant des partenaires dans la convention actuelle, ne pouvaient s'offrir le luxe d'un 2ème conflit de travail en 8 ans, un 3ème en 17 ans. Au coeur des négociations, le partage des revenus. Dans la convention actuelle, les joueurs reçoivent entre 54 et 57% des revenus selon le montant total de ceux-ci. Les propriétaires aimeraient ramener ce pourcentage en-deça de 50%. Si l'AJLNH devait accepter de diminuer à 50% leur part du partage des revenus, elle voudra sans doute s'assurer que ceux-ci seront maximiser. Une façon de maximiser ces revenus pourrait passer par le déménagement des Coyotes. Il est donc fort possible que la LNH ait voulu garder cette carte disponible dans son jeu des négociations. Avec les Coyotes toujours à Phoenix et personne pour les acheter, la LNH peut également menacer de dissoudre l'équipe et la vingtaine d'emplois qui y est rattaché. Dans un sens ou dans l'autre et dans le contexte actuel de négociations avec l'AJLNH, la LNH ne perd rien avec le statu quo.
Je suis maintenant convaincu qu'il y aura arrêt de travail dans la LNH. Et pour être honnête, je suis même rendu à le souhaiter car les effets d'un conflit risque fort de sonner le glas de quelques concessions en difficulté, dont les Coyotes. Déjà que la percée en finale d'Association l'an dernier n'a pas eu un effet "boum" au guichet, un conflit de quelques mois pourrait réellement mettre un terme au espoir de sauvegarde des Coyotes.
En terminant, mardi, c'est jour de vote. J'ai boudé le PLQ lors des trois dernières élections provinciales mais forcé d'admettre qu'aucun parti n'en a fait autant que le PLQ pour la région de Québec. De manière plus spécifique, Sam Hamad, comté de Louis-Hébert, a été un excellent député et ardent défenseur du projet d'amphithéâtre. On ne peut certainement pas en dire autant de Éric Caire de la CAQ dans La Peltrie... C'est donc sans gêne que je vous annonce que le mardi 4 septembre, il me fera grand plaisir de voter pour Sam Hamad du PLQ dans Louis-Hébert.
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